Le maître est l’enfant
Alexandre Mourot, réalisateur et jeune père de famille, voit sa petite fille évoluer dans le monde des objets qui l’entourent. Il se demande si le danger pour l’enfant est de lui laisser faire les choses par lui-même ou au contraire, de penser à sa place. Cette question le passionne et il décide alors d’entamer un documentaire sur la pédagogie Montessori.
La pédagogie Montessori n’est pas une science exacte. Il n’y a pas de méthode prescrite, juste la classe comme point de départ de l’observation pour l’éducateur. L’objectif étant de laisser se réaliser le formidable élan de construction de l’enfant, sans interférer mais en mettant à sa disposition du matériel et en l’accompagnant quand celui-ci en a besoin.
Sur une voix-off illustrant la pensée de Maria Montessori, Le maître est l’enfant nous présente une classe de l’école Jeanne d’Arc de Roubaix, qu’Alexandre Mourot a filmée pendant plus de deux ans, et qui applique à merveille cette pédagogie.
On y voit des enfants en activité perpétuelle : ils ont dans leur classe une grande liberté de mouvement mais ils doivent respecter les autres et veiller à rester calmes. Car quand l’instituteur, Christian Maréchal, accompagne un enfant, il doit s’y consacrer pleinement et ne pas se laisser perturber. Son rôle consiste à montrer à l’enfant comment utiliser un objet, car celui-ci apprend en mimant les actes des adultes. Et on découvre avec plaisir les petits devenir grands, passer du statut de « novice » à « expérimenté », et montrer l’exemple aux petits nouveaux.
Une phrase de Maria Montessori résume particulièrement bien sa pensée et la pratique que l’on retrouve dans la classe de Christian Maréchal : « Une fois, j’ai eu cette vision de l’enfant. C’était l’image d’un enfant debout, les bras ouverts, invitant l’humanité à le suivre. Et j’ai fait la promesse, dois-je dire le vœux, de devenir le disciple de ce maître qu’est l’enfant. »
Avec le soutien de l’École fondamentale des Étoiles à Chênée, en transition vers la pédagogie Montessori
© Les Grignoux — Ludivine Faniel